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#MeTooHôpital

Violences sexuelles à l’hôpital : Patrick Pelloux critique des «diffamations» après les accusations de Karine Lacombe

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Accusé d’être un «prédateur sexuel» par l’infectiologue, l’urgentiste se défend ce dimanche 14 avril dans une publication sur Instagram.
Patrick Pelloux à Paris, le 7 juin 2022. (Luc Nobout/Luc Nobout/IP3)
publié le 14 avril 2024 à 19h53

Trois jours après les accusations, Patrick Pelloux se défend. Dans un message publié sur Instagram ce dimanche 14 avril, l’urgentiste, lanceur d’alerte lors de la canicule de 2003 et ancien chroniqueur chez Charlie Hebdo, dit avoir été «sidéré» quand il a appris «les accusations de [Karine] Lacombe et les rumeurs relayées» dans un article de Paris Match. Jeudi, l’hebdomadaire publiait une enquête dans laquelle Karine Lacombe, infectiologue devenue valeur sûre des médias à l’occasion du Covid-19 notamment pour ses critiques à l’encontre de Didier Raoult, accusait l’accusait d’être «un prédateur sexuel».

Karine Lacombe assure que la réputation du médecin le précède dans le milieu médical. «J’ai questionné autour de moi, et l’on m’a appris que Pelloux était loin d’avoir eu un comportement exemplaire avec la gent féminine», confirmait l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn à Paris Match. Selon l’entourage de sa prédécesseure, Roselyne Bachelot, Patrick Pelloux aurait même été exfiltré de son poste à l’hôpital Saint-Antoine, en 2008, en raison d’«accusations répétées de violences verbales et sexuelles». Lui, à l’époque, parlait de harcèlement à son encontre.

Patrick Pelloux dit ce dimanche «conteste(r) avec force» ces accusations, parlant de «diffamation» à son égard. Pour autant, l’urgentiste ne «souhaite pas réagir davantage aujourd’hui afin de préserver la sérénité des débats utiles autour du sexisme et des violences sexuelles», dit-il, et «remercie» ceux qui lui ont «apporté leur soutien ces derniers jours». Interrogé par Paris Match avant la sortie de l’article, il déclarait au sujet des accusations de Karine Lacombe : «Mais qu’est-ce qui lui a pris ? Alors là, je suis sur le cul. Putain, je vais être obligé de lui coller un procès… N’importe quoi, je n’ai jamais agressé personne. Jamais ! On était trop grivois comme on l’était alors, voilà. Ce que nous disions et ce que nous faisions est infaisable aujourd’hui, c’est sûr. Mais on rigolait bien !»

Une libération de la parole dans les hôpitaux

Après ces accusations, les témoignages se sont multipliés sur les réseaux sociaux sous le hashtag #Metoohopital, à l’appel des internes des hôpitaux de Paris. Des femmes, infirmière, aide-soignante, médecin ou encore membre du personnel administratif d’hôpitaux, y racontent comment elles aussi ont subi dans le cadre de leur travail des remarques sexistes ou ont été agressées sexuellement.

Une enquête de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), réalisée en 2021, montrait déjà l’omniprésence de ces violences : 38,4 % des étudiantes en médecine disaient avoir subi du harcèlement sexuel pendant leurs stages hospitaliers, 49,7 % des «remarques sexistes», et 5,2 % des «gestes déplacés», entre mains aux fesses, attouchements et autres «gestes sexuels».