De quoi relancer le débat sur la sécurité sanitaire dans les hôpitaux. Deux patients d’un hôpital des Vosges sont morts en mars, d’une «légionellose nosocomiale», font savoir l’Agence régionale de Santé et l’hôpital du Val de Madon, situé dans la commune de Mattaincourt, dans un communiqué ce mercredi 2 avril. Il s’agit d’un patient d’une unité de soin et d’un résident de l’Ehpad situé dans l’hôpital, «décédés respectivement les 20 et 21 mars». Si l’ARS et l’hôpital n’en disent pas plus sur l’âge et le sexe des victimes, ils assurent qu’aucun autre patient ou résident n’a contracté la maladie.
La légionellose est une infection pulmonaire, potentiellement mortelle, provoquée par des bactéries dans l’eau, les légionelles - d’où son nom. «Elle est contractée par voie respiratoire, par inhalation d’eau contaminée diffusée sous forme de microgouttelettes ou d’aérosols, à l’occasion de douches par exemple», précisent les autorités. Certains antibiotiques permettent de la combattre, s’ils sont pris à temps. «Dès les cas identifiés, l’établissement a mis en œuvre des mesures conservatoires afin d’assurer la sécurité des patients» des deux entités, notamment «l’installation de filtres anti-légionnelle sur les douches.»
«Enquête médicale environnementale»
L’ARS a «engagé une enquête médicale environnementale afin de déterminer l’origine de la contamination et d’analyser la maîtrise des installations de production et de distribution de l’eau chaude sanitaire du bâtiment principal de l’établissement vis-à-vis du risque de prolifération de légionelles», affirme-t-elle dans le communiqué. «Outre les mesures conservatoires immédiatement mises en œuvre pour gérer la situation, la fréquence des contrôles a été augmentée afin de surveiller au plus près la qualité de l’eau chaude sanitaire.» L’ARS et l’hôpital insistent particulièrement sur «la qualité de l’eau», qui «avait toujours fait l’objet des contrôles réguliers réglementaires».
Un audit complet du réseau d’eau est en cours, pour comprendre les raisons de la présence de ces bactéries et prendre des mesures préventives «sur le long terme» en conséquence. «L’ARS s’associe à la direction de l’hôpital pour présenter ses sincères condoléances aux familles endeuillées».