Nadiya sait déjà compter en français, jusqu’à dix-neuf. Elle a même commencé à apprendre quelques mots. «Bonjour, merci, aujourd’hui», murmure la fillette timidement, sous les encouragements de son père assis en face d’elle. «Je suis contente d’être ici. J’aime bien l’école et j’ai hâte d’apprendre le français», souffle la fillette de 7 ans dans sa langue natale, traduite par un interprète ukrainien bénévole. Et le lieu s’y prête. Nadiya, ses parents, son frère et ses sœurs ont trouvé un peu de répit dans une des salles de l’école Eva-Kotchever dans le XVIIIe arrondissement de Paris, aboutissement d’un voyage de cinq jours depuis Ivano-Frankivsk, ville de 230 000 habitants de l’ouest de l’Ukraine. La priorité est désormais de loger la famille, forcée à l’exode en raison de l’invasion russe. «On ne sait pas où on va aller ou même quand le bus va arriver», explique Mykhailo, 29 ans, le père de Nadiya.
«Leur permettre de souffler un peu»
Depuis ce jeudi matin, l’école accueille les enfants réfugiés et leurs familles pendant quelques heures, après leur passage par le centre d’accueil voisin de l’association France terre d’asile. Signalées par des flèches jaunes et bleues, trois salles de l’école ont été aménagées pour accueillir des enfants de tous âges. Sur les tapis, on trouve des piles de legos, des marionnettes en peluche, des livres, à destination de la petite dizaine d’enfants présents. Bien droits sur leur chaise, de part et d’autre d’une petite table ronde, deux gamins sont plongés dans