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Libération
Reportage

Sécurité sociale alimentaire : «Si cette mesure devait être généralisée à l’échelle nationale, ce serait fabuleux»

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A Cadenet, dans le Vaucluse, où certains habitants bénéficient de la Sécurité sociale alimentaire, on savoure le dispositif, tout en soulignant que le problème du bien-manger est plus structurel.
Eric Gauthier de l'association Au Maquis, à Cadenet en janvier. (Martin Gallone)
publié le 20 février 2025 à 9h06

Des poires à 3,50 euros le kilo, du bleu à 17,50 euros le kilo, un paquet de pois chiche à 4 euros, deux pavés de truites à 10 euros : dans les rayons de la Bardane, coopérative paysanne de Cadenet (Vaucluse), on trouve, à côté des réglettes de prix, des étiquettes affichant des cœurs. Au nombre de trois, ceux-ci représentent un barème. «Quand il y en a 1, c’est que le produit est remboursé à 30 % ; 2 pour 70 % et 3 pour 100 %», explique Eric Gauthier, de l’association Au Maquis. «En tant que besoin universel, l’alimentation est notre affaire à toutes et tous, sans distinction d’origine, de genre, d’âge ou de classe sociale», rappelle celui qui a accompagné la naissance du Clac, le conseil local de l’alimentation de Cadenet.

Depuis avril 2024, cette structure porte une expérimentation locale de Sécurité sociale de l’alimentation, rendue possible par une subvention de 60 000 euros accordée par la Fondation de France. Tirées au sort, 33 personnes de la ville se sont vu offrir la possibilité de se faire rembourser 150 euros mensuels de denrées alimentaires. Les niveaux de prise en charge ont été fixés selon plusieurs critères, parmi lesquels l’apport nutritionnel et le caractère écologique des produits. A la caisse de l’établissement conventionné, une dame d’une cinquantaine d’années présente sa «carte vit