Pierre Berger, 83 ans, aimerait raconter en détail ses luttes des années 80, mais les mots ne sortent plus toujours dans le bon ordre et le nom des gens s’estompe inexorablement. «Et souvent, il ne se rappelle pas ce qu’il s’est passé il y a un quart d’heure», constate son épouse, Gabrielle Berger, 84 ans. Ce couple de militants communistes, férus d’échecs, a fait sa vie à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, avant de partir en Savoie pour sa retraite. Elle était comptable. Lui, ouvrier et responsable syndical, est devenu dessinateur industriel en suivant des cours du soir. Début 2020, Pierre Berger a été diagnostiqué malade d’Alzheimer. Depuis, les troubles cognitifs progressent malgré sa bonne forme physique. «Je ne suis plus le même bonhomme, je n’ai rien à voir avec celui que j’étais avant», confie-t-il dans une phase de lucidité.
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Depuis six mois, les Berger bénéficient de l’aide d’une «relayeuseneuroévolutives». Marie-Thérèse Claret, 66 ans, une brune dynamique aux yeux clairs, vient passer le lundi et le mercredi après-midi dans leur maison de La Ravoire, en périphérie de Chambéry. «Elle tient compagnie à Pierre pour que j’aie un peu de temps à moi, ça me permet de faire les choses plus calmement, les tâches domestiques, les dossiers administratifs, les courses, explique Gabrielle Berger. Et ça me permet de sortir du quotidien, je