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Bompard et la gifle de Quatennens: il n’y a pas de «c’est inacceptable, mais...»

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La relativisation par le député insoumis Manuel Bompard des violences que son collègue a reconnu avoir commises sur son épouse traduit une méconnaissance criante des violences faites aux femmes. Rien ne peut expliquer, et encore moins excuser, la violence physique.
Le député LFI des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard devant les micros, aux côtés notamment d'Adrien Quatennens (à droite), à Paris, le 4 mai 2022. (Denis Allard/Libération)
publié le 23 septembre 2022 à 14h04

On aurait pu croire qu’on avait touché le fond dans la gestion, par les lieutenants de La France insoumise, de l’affaire Adrien Quatennens, député du Nord qui a reconnu avoir commis des violences sur son épouse. Il y eut le chef de file du parti, Jean-Luc Mélenchon, qui a salué dimanche sa «dignité» et son «courage» d’avoir reconnu des faits commis selon lui dans un «contexte de divorce conflictuel», comme si cela pouvait expliquer toute forme de violence. Il y eut aussi la députée de Paris Sophia Chikirou louant «l’honnêteté et l’abnégation» de Quatennens. Et voici désormais Manuel Bompard, député insoumis des Bouches-du-Rhône et proche de Mélenchon, creusant encore, en déclarant vendredi sur CNews : «J’essaye de faire la part des choses. Une gifle n’est jamais acceptable, mais une gifle n’est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours. Et une gifle n’est pas égale à un homme qui est accusé de viol après avoir drogué les personnes qui l’accusent.»

En creux figure l’idée aberrante d’une gradation de la gravité des violences, au mépris de ce que démontrent