En 1182 ans de notre ère, près de Liège, une pré-adolescente meurt puis ressuscite au milieu de la cérémonie funéraire. En pleine messe, sortant de son état cadavérique, la jeune Christine s’envole littéralement dans les poutres de l’église tandis que l’assistance s’éparpille en hurlant d’effroi. Un prêtre courageux finit par ramener le calme. Christine revient sur le plancher des vaches, accepte de bon cœur le repas qu’on lui offre, puis – ravigotée – raconte qu’elle a fait un voyage au pays des morts. Après quoi, provoquant la stupeur, elle accomplit des séries de prodiges parfaitement incongrus. Dans un ouvrage intitulé Christine l’admirable (aux éditions Vues de l’esprit), l’historien Sylvain Piron essaye de résoudre le mystère de ses agissements : pourquoi grimpait-elle aux arbres ? Cela avait-il un rapport avec la haine de cette odeur qu’elle ne supportait plus : celle du sexe ?
L’enquête s’appuie sur un manuscrit rédigé environ cinquante ans après la mort de Christine. Ce récit de vie, dont l’historien fournit une traduction complète, se lit comme un roman gothique. C’est pourtant le fruit d’une enquête minutieuse, menée sur le terrain. Son auteur, Thomas de Cantimpré, a rencontré trois témoins de première main, dont il rapporte les souvenirs avec exactitude. Bien que les propos rapportés lui paraissent tout aussi bizarres qu’à nous, lecteurs du XXIe siècle, Thomas de