Les murs de sa petite commune ont été tagués d’inscriptions homophobes le visant directement pendant la nuit de Noël. Le maire d’Eclans-Nenon (Jura), Gabriel Bremond, a fait savoir ce vendredi 29 décembre qu’il avait déposé plainte.
Les inscriptions ont été constatées lundi 25 décembre matin, a précisé le maire du village d’environ 400 habitants. Truffées de fautes, elles ont été apposées sur les murs de la mairie, du cimetière, sur un abribus ou encore à même le bitume. «Gabriel en porte-jarretelles», «pédophile», «maire en rut», «travelo», pouvait-on notamment lire. Des panneaux du camping local, racheté par le maire et son compagnon en 2020, ont également été tagués, a raconté l’élu, qui prend malgré tout ces insultes avec beaucoup de philosophie. «C’était le Père Noël», a-t-il réussi à ironiser. «Il faut tourner tout ça à l’humour et à la dérision», même si «c’est fait par des imbéciles», ajoute Gabriel Bremond, 72 ans, élu depuis 2022.
Au rapport
«J’ai appelé immédiatement la gendarmerie» et «déposé plainte», a poursuivi le maire. «Les coupables, on va les trouver», a assuré l’édile, convaincu qu’il y a «plusieurs» auteurs. «Je ne pense pas» qu’ils soient du village, «tous les gens de la commune que j’ai vus sont outrés […]. Ils ont eu peur que je démissionne mais je ne démissionnerai pas, ça serait […] donner raison» aux auteurs, a-t-il insisté. «Ça ne me blesse pas», a encore affirmé le maire, se disant toutefois «gêné pour le village».
Soutien de la ministre des Collectivités territoriales et de la Ruralité
Interrogé par France 3, qui a révélé l’affaire, le maire ajoute : «Je suis homosexuel, je ne le cache pas. Mais les personnes qui ont fait ça sont à côté de la plaque. […] Je trouve que certains citoyens n’ont pas évolué et c’est dommage.» Gabriel Bremond dit avoir reçu des dizaines de messages de soutien «de toute la France», venus «d’élus» comme de «privés». La ministre des Collectivités territoriales et de la Ruralité, Dominique Faure, lui a également envoyé un message de soutien.
Les violences contre les élus sont un sujet sensible, qui a pris de l’ampleur ces derniers mois. D’après le ministère des Collectivités territoriales, les atteintes verbales ou physiques à l’encontre des élus locaux ont augmenté d’un tiers entre 2021 et 2022. Selon le ministère de l’Intérieur, les agressions envers les élus devraient augmenter de 15 % en 2023, après une hausse de 32 % l’an dernier (2 265 plaintes et signalements).