Filtres d’amour, charmes pour la libido, recettes de sorcière pour se faire visiter la nuit… Dans la Magie sexuelle, publié moins de dix ans avant sa mort et récemment réédité aux éditions La Musardine, Sarane Alexandrian (1927-2009) compile une ahurissante collection de documents (non sourcés) et d’anecdotes inédites ou curieuses (dont il occulte l’origine). Mêlant histoires «vraies» et légendes, son ouvrage se lit comme une sorte de poème. Chef de file de l’avant-garde surréaliste, bras-droit d’André Breton, grand spécialiste de l’érotisme ésotérique, Alexandrian n’avait certainement pas le goût de l’exactitude universitaire. Dans le chapitre consacré aux amours «avec une créature invisible», quantité de lémures, stryges, empuses et spectres harcèlent les humains de «leurs assiduités libidineuses» sans qu’il soit vraiment possible de faire la part des choses entre les inventions des inquisiteurs, les récits arrachés par la torture ou les fantaisies médiévo-cabbalistiques dont s’inspirent, au XIXe siècle, toutes sortes de sociétés secrètes.
Coup de foudre près des momies
Parmi les plus étonnantes trouvailles de Sarane Alexandrian, il y a l’histoire d’une femme : Mina Bergson (1865 – 1928), la petite sœur du célèbre philosophe français. Née à l’époqu