Menu
Libération
Tendance

Comment le mouvement féministe radical «4B» est passé de la Corée aux Etats-Unis après la réélection de Trump

Article réservé aux abonnés
Née en Corée du Sud dans les années 2010, cette tendance dit non aux rencontres amoureuses, au sexe, au mariage ou encore à la procréation avec un homme. Et a trouvé un écho considérable depuis le 5 novembre et le retour du républicain aux saillies antiféministes à la Maison Blanche.
Des Sud-Coréennes lors d'un rassemblement organisé à l'occasion de la Journée internationale de la femme dans le centre de Séoul, le 8 mars 2024. (Jung Yeon-Je/AFP)
publié le 21 novembre 2024 à 16h35

Renoncer aux hommes, pour faire entendre leur voix. Voici le nouveau credo d’une portion d’Américaines bouleversées par le retour de Donald Trump au pouvoir, le 5 novembre. Après cette victoire sans coup férir, «4B» est devenu l’un des mots-clés les plus recherchés sur Google, aux Etats-Unis et dans le monde. Le #4Bmovement a généré plus de sept millions de vues sur TikTok et atteint plus de 45 millions de comptes sur X. Ce mouvement féministe a pour dessein de protester contre les violences sexistes et discriminations subies par les femmes en cessant d’entretenir des relations avec les hommes, mais aussi en rejetant les diktats physiques imposés aux femmes, du maquillage aux cheveux longs. Le signe supplémentaire d’un divorce, cousin lointain d’un mouvement né dix années plus tôt en Corée du Sud.

A quoi correspond le «4B» ?

L’abréviation «4B» tire son nom du coréen et se décline en quatre mots qui commencent tous par la lettre B. «Biyeonae» exprime le refus de rencontres amoureuses, «bisekseu» le refus de sexe, «bihon» le refus de se marier et «buchulsan» le refus d’avoir des enfants. Dans une société gangrenée par le sexisme, le mouvement «4B» est devenu un moyen pour les Sud-Coréennes d’être «un humain à part entière, pas seulement réservé aux hommes ou aux enfants»,