Menu
Libération
LGBTQ

Contre les discriminations, les personnes intersexes en quête de visibilité

Article réservé aux abonnés
LGBT +dossier
Encore très invisibilisées, les personnes intersexes subissent des violences physiques et psychiques de la part du corps médical et au sein de la société. Pour informer les écoles, les médecins et le monde sportif, la Délégation interministérielle à la haine anti-LGBT a élaboré, avec des associations et des chercheurs, des fiches pratiques au sujet de l’intersexuation.
Lors de la marche des fiertés de 2018, à Paris. (Adrien Selbert/Libération)
publié le 3 juillet 2021 à 8h07

«J’ai découvert mon intersexuation à 22 ans, en trouvant un dossier médical chez mes parents. A l’intérieur, il y avait un compte rendu opératoire qui détaillait ce qui avait été fait à mon sexe pendant ma petite enfance», raconte Gabrielle (1), 30 ans, à voix presque basse, comme pour masquer son émotion. La jeune femme ne s’en cache pas : parler de son intersexuation est difficile et cela la bouleverse en général pour la journée. Elle est membre du Collectif intersexe et allié·es (CIA), la seule association à défendre les intérêts des personnes intersexes en France.

Comme elle, 1,7% des bébés naissent avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions normées des corps féminins et masculins – autrement dit, il y a autant de personnes intersexes que de personnes rousses ou de jumeaux. Ces enfants naissent avec des organes génitaux atypiques (gonades mixtes, absence de vagin ou d’utérus, pénis ou clitoris jugé trop petit ou trop grand, etc.), avec une constitution génétique atypique (par exemple, avec plus de deux chromosomes sexuels) ou encore avec une production atypique d’hormones (un taux de testostérone élevé chez les filles par exemple, qui entraîne une forte pilosité ou l’absence de règles).

Conséquences sur l’intimité et la sexualité

Avec ce compte rendu opératoire retrouvé au début de sa vie d’adulte, Gabrielle a compris qu’elle avait subi une gonadectomie, c’est-à-dire une ablation de ses testicules, ainsi qu’une vaginopl