Le jour où elle a annoncé sa grossesse à son club de l’époque, la volleyeuse Kim Nowak d’Halluin se remémore un sentiment d’impuissance. «C’est toujours compliqué d’envisager une maternité dans une carrière sportive», lâche, amère, la réceptionneuse de Saint-Raphaël, en première division. Lorsque la joueuse tombe enceinte en janvier 2020 à 24 ans, sans l’avoir prévu, il lui faut plusieurs jours avant de prendre la décision de garder l’enfant. Elle fait ses calculs : si le club ne la garde pas, ses revenus diminueront d’un tiers. Elle touchera une allocation chômage dépendante de son faible salaire actuel, en deçà de 1 200 euros. Elle songe aussi à l’avenir. Quand pourra-t-elle reprendre le volley ? Lorsqu’elle annonce à son entraîneur qu’elle est enceinte, il lui fait savoir que cela remet en cause son projet de renouveler son contrat annuel, arguant qu’elle n’a plus sa place «dans le schéma de jeu». «Valide (sic), on pouvait me garder, mais avec ma grossesse ce n’était plus pareil», regrette Kim Nowak d’Halluin.
Il y a quelques mois, la handballeuse Chloé Bulleux médiatise le sort similaire qui lui a été réservé par son club. «Je suis passée de capitaine à rien», s’est émue en avril la vice-championne olympique à Rio en 2016, avec l’équipe de France, au micro de BeIn Sports. Quelques semaines avant son accouchement, l’ex-capitaine de Toulon reçoit une lettre recommandée, l’informant que le club dénonce son contrat, qui prévoyait une année supplémentaire