«On est gros, on est pédés, on est des gros pédés !» clament-ils en manif. A l’occasion de la semaine de la «fierté ours», les bears francophones, sous-communauté homosexuelle, célèbrent en ce début mai les 25 ans de leur tanière parisienne à la lisière du Marais, le Bears’ den (IVe arrondissement). Et il y a de quoi envoyer du lourd.
«J’ai toujours été attiré par les hommes assez virils. Certes, il y a des mecs qui me font plus kiffer que d’autres et que je vais avoir plaisir à draguer, mais je ne focalise pas sur le physique. En fait, le poids n’a jamais été une question : je vais plutôt regarder l’humain et ce que la personne dégage. D’ailleurs, je peux être attiré par quelqu’un de très maigre, de très musclé ou de très gros. Et mes petits copains ont eu toutes les formes de corps. Certains veulent des amants qui entrent dans telle ou telle case, mais on ne choisit pas sur catalogue. C’est pour ça que j’apprécie la communauté bear : tu peux être jeune, vieux, hypermince, hypergros, le fond passe avant tout. Même s’il y a des cons partout.
«Jusqu’à l’âge de 27 ans, tandis que je m’affirmais dans ma sexualité, j’étais mince. Je faisais 1m72 et je pesais 62 kilos. Tout le monde me disait que j’étais maigre, à une époque, les années 90, où les gays étaient hypermusclés et épilés. Moi, ça ne me disait rien. Et puis, il y a une quinzaine d’années, j’ai rencontré un mec qui m’a emmené au Bear’s den [le bar parisien de la communauté ours, ndlr]. J