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Libération
Les 400 culs

«Elle dit aux acteurs : “Bon, maintenant, tout le monde baise”» : Roberta Findlay, pionnière du porno

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Icône du grindhouse, genre qui mêle cul et violence, la réalisatrice américaine, provocatrice et opportuniste, était au cœur d’une rétrospective au Festival du film underground de Lausanne.
Affiche du film «Mystique», réalisé par Roberta Findlay, 1979. (Heritage Auctions)
publié le 12 novembre 2022 à 7h50

Elle est âgée de 16 ans quand elle tourne (devant la caméra) son premier film de «sexploitation» obscène et sadomasochiste. Née dans le Bronx, pionnière du cinéma d’exploitation new-yorkais, Roberta Findlay a commencé sa carrière dans la technique de prise de vue avant de se consacrer à la production des films érotiques et d’horreur parmi les plus pervers du genre. Pour rendre hommage à la cinéaste, trois de ses œuvres les plus détonantes ont été présentée au LUFF (Festival du film underground de Lausanne, du 19 au 23 octobre) par une des seules rares personnes à avoir pu l’approcher : Eric Peretti, programmateur pour le LUFF et spécialiste du cinéma de la marge. «Rencontrer Roberta Findlay, j’en rêvais depuis l’adolescence, raconte-t-il. En 1988, l’équipe de Mad Movies lui avait consacré un dossier alors qu’aucun de ses films n’était disponible en France. A force de recherches, j’ai fini par tous les trouver, ainsi que les rares interviews qu’elle accordait du bout des lèvres… Je savais que c’était quelqu’un de difficile. Elle raccrochait au nez des journalistes. Il ne fallait surtout pas lui parler de féminisme.»

Roberta Findlay déteste qu’on la compare à une «auteure». Lorsque Eric Peretti lui demande comment elle se définirait, sa réponse est claquante : comme une femme pragmatique ! Préférant «faire de l’or que de l’art» (ainsi que Peretti le formule), la cinéaste refuse son statut de figure mythiqu