Chaque jour, presque jusqu’à sa mort à l’âge de 85 ans, en 2008, Helga Goetze haranguait les passants de Berlin dans sa blouse ornée de copulations… Peintre, artiste textile, poétesse, écrivaine, activiste allemande de la révolution sexuelle, elle s’habillait pour faire passer le message : Ficken ist frieden, «baiser c’est la paix». Son travail est présenté dans l’exposition Parures d’art brut (au Musée des beaux-arts du Locle, en Suisse) consacré aux tenues les plus abracadabrantes, parfois les plus choquantes, qui aient vu le jour dans le domaine de l’art brut.
Les 400 culs
Pour Lucienne Peiry, commissaire de l’exposition, l’histoire de Helga Goetze tient d’une forme de sexualité mystique. «Jusqu’en 2007, Helga Goetze était inconnue dans le milieu de l’art. A cette époque, je dirigeais la Collection de l’art brut à Lausanne et je venais d’inaugurer une exposition intitulée l’Envers et l’Endroit. Une amie proche de Helga Goetze, nommée Karin Pott, est venue me voir avec des broderies chatoyantes qu’elle s’est mise à étaler au sol. On y voyait des paysages idylliques et des femmes nues, les fesses à l’air, le sexe ouvert, adopter des positions lascives.» Deux jours plus tard, Lucienne Peiry prend l’avion pour Berlin et rencontre les enfants de Helga Goetze avec l’espoir qu’ils lui confient une part de ce trésor – leur mère est hospitalisée suite à un AVC. Gênés, ils répugnent à lui montrer ces broderies qu’ils jugent indécentes.
«La super-truie d’Allemagne»
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