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Le Libé des historiens

IVG : un droit durement conquis, jamais acquis

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Emmanuel Macron a dit vouloir au plus vite l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Dans le monde, ce droit reste fragile.
A la veille de la journée mondiale pour l'avortement, à Paris, le 27 septembre 2023, le collectif NousToutes a collé des autocollants pro IVG sur les vélib en riposte à une action menée quelques mois plus tôt par une organisation non-choix. (Livia Saavedra/Libération)
par Ludivine Bantigny
publié le 4 octobre 2023 à 20h40

A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 4 au 8 octobre, la rédaction de Libération invite une trentaine d’historiens et historiennes pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 5 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Se l’imagine-t-on ? En Europe, certains Etats interdisent totalement l’avortement : aucune circonstance ne trouve grâce aux yeux de ces législations. C’est le cas au Vatican mais aussi en Andorre – dont Emmanuel Macron, rappelons-le, est coprince. Mais il est d’autres pays européens où l’interdiction de l’IVG est un principe intangible et même renforcé ces dernières années. En Pologne, le Tribunal constitutionnel l’a interdite même en cas de malformation grave du fœtus ; cette décision a été prise en octobre 2020 ; seuls les cas d’inceste, de viol ou de danger pour la vie de la femme enceinte ouvrent droit à l’IVG. On a assisté aussi à un durcissement législatif en Hongrie, avec l’imposition d’un moment cruel aux femmes souhaitant avorter : depuis septembre 2022, elles sont obligées de faire face aux «fonctions vitales» du fœtus ; on les force à écouter les battements de son cœur. Ailleurs sur le continent, le droit à l’avortement est récent : il n’est légal en Irlande que depuis le référendum de 2018 ; l’Irlande du Nord l’a autori