Depuis l’annonce de la mort de Silvio Berlusconi, la presse pullule de commentaires vaguement goguenards, voire un peu admiratifs, sur son rapport aux femmes. Ci-gît Berlusconi, «l’homme qui aimait les (très jeunes) femmes», cet «infatigable séducteur» dont «les nombreuses conquêtes» ont défrayé la chronique. Sont revenus sur le devant de la scène les termes «Rubygate» et «bunga-bunga» et leurs détails scabreux. On en oublierait presque, dans ce vaste soap opera à l’italienne, qu’il est ici question d’incitation de mineure à la prostitution et d’abus de pouvoir, avec une condamnation en 2013, annulée en 2014. Cette annulation fut confirmée en 2015 parce qu’on a jugé que Berlusconi pouvait avoir ignoré l’âge de la jeune fille au moment des faits. Reste que le procureur de l’époque a évoqué sa «passion dévastatrice» pour les jeunes filles, et qu’aujourd’hui, près de six ans après MeToo, nous savons ce que ces mots veulent dire.
Berluscon