Chaque matin, le premier geste c’est enfiler un dessous. Les sous-vêtements constituent la pièce basique, essentielle, de notre garde-robe. Or il n’existait rien, jusqu’ici, en France pour les femmes trans. «Pour moi, c’était un cauchemar, explique Valentine. Je pratique le tucking depuis le premier jour, c’est-à-dire depuis sept ans. Quand j’ai commencé à vivre et m’habiller en femme, la première chose à laquelle je pensais chaque matin : comment faire pour masquer cette bosse. Il n’y avait rien pour moi.» Valentine, 31 ans, technicienne son dans le spectacle, productrice de tournées et musicienne au sein du groupe de dark /cold wave Venin Carmin, est la cofondatrice de la marque Effeuillantine, qui vend en ligne des dessous sexy spécialement pour les personnes qui font du tucking.
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Le tucking est une méthode de compression des parties intimes dites «masculines» afin d’en dissimuler l’apparence. Cette pratique est couramment utilisée chez les femmes transgenres qui n’ont pas eu recours à une chirurgie de réassignation sexuelle, mais également par les drag-queens ou les travestis. Pour Valentine, le tucking reste longtemps synonyme de souffrance. «Pendant sept ans, j’ai porté des culottes gainantes qui me sciaient l’entrejambe, parfois jusqu’au sang. En hiver, c’était ok de porter des collants superposés à un slip en spandex, mais en été, comment faire. Du scotch ? C’était douloureux, handicapant. Je ne pouvais pas por