Cet article est issu de L, la newsletter féminisme et genre de Libération publiée le samedi. Pour recevoir L, inscrivez-vous ici ! Et rejoignez le canal WhatsApp de L en cliquant là.
A la découverte de la page Instagram de Cht.am, royaume de petits bonshommes noirs en larmes, on a d’abord pensé qu’elle parlerait d’amours déçues. La raison : «chtam» ressemble diablement à «chtm», une manière de dire «je t’aime» en langage MSN des années 2000. Mais que nenni. Cht.am, c’est tout simplement le nom de Math C, auteurice (1) de 26 ans, à l’envers. Son compte Insta aux 217 000 abonnés, lui, traite de l’actualité sur fond d’engagement féministe et d’histoire personnelle. Bref, un journal intime et politique ultrasensible bien loin de notre prisme potache.
«La souffrance m’a fait oublier que j’avais un corps»
Les petits bonshommes noirs se sont émancipés de leur version pixélisée pour devenir une BD intitulée Dans mon cerveau, comme à la maison (Hoebeke, 2024). Un épais album de 224 pages aussi sombres que bizarrement réconfortantes. Chaque élément de la psyché de Math C. y est niché dans une pièce : l’ego dans la salle de bain, les émotions dans la cuisine, l’intime dans la chambre, l’imagination dans le jardin. La métaphore est née de la sévère