Paris s’engage. La capitale ouvrira un lieu d’accueil pour les LGBT + les plus vulnérables, notamment les réfugiés, et des archives nationales dédiées s’installeront dans le XIXe arrondissement. L’adjoint à la maire de Paris chargé de la lutte contre les discriminations, Jean-Luc Romero-Michel, a annoncé ce mercredi la création de ces deux espaces consacrés à la communauté LGBT +.
Géré par sept associations, dont l’Ardhis et OUTrans, un centre d’accueil de 520 m² ouvrira ses portes dans le Marais le 17 mai, Journée mondiale contre l’homophobie, avec dans le viseur les dix ans de la loi sur le mariage pour tous. Un accompagnement y sera proposé aux LGBT + les plus stigmatisés - réfugiés, personnes trans, jeunes -, avec des permanences d’associations, groupes de parole et cours de français. Le lieu, qui aura nécessité 590 000 euros de travaux, sera également ouvert au grand public avec des débats et manifestations artistiques.
Pas d’hébergement prévu cependant dans ce lieu d’accueil. La mairie se targue de loger déjà 48 migrants LGBT + via 8 appartements de son parc locatif, et espère en héberger une centaine d’ici 2026. Le 17 mai sera aussi l’occasion pour la capitale de faire bonne figure : Paris veut une journée «exceptionnelle», avec au programme une «grande conférence internationale», trois prix et un bal populaire avec course en talons aiguilles rue de Rivoli.
«Toutes ces personnes, toutes leurs paroles, il faut qu’elles soient préservées»
Serpent de mer de la mandature plombé par des divisions entre associations, le premier centre national d’archives LGBT + dédié à la mémoire des minorités sexuelles devrait s’installer au 149 rue de l’Ourcq, dans le XIXe arrondissement. Ce local de 642 m² sera géré par le collectif Archives LGBTQI +, seul porteur du projet après le retrait de deux autres associations. Un budget de travaux de 300 000 euros a déjà été voté.
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«La balle est dans leur camp. Un tour de table des financeurs doit se tenir en mars», a précisé Jean-Luc Romero-Michel, estimant que l’Etat ou la Région «devrait pouvoir participer à ce projet d’ampleur nationale». «Ça fait 35 ans que je vis avec le VIH, on n’est pas nombreux à être là et je pense qu’il faut se dépêcher, parce que toutes ces personnes, toutes leurs paroles […], il faut qu’elles soient préservées», a-t-il poursuivi. Une assemblée générale du collectif se tenait justement samedi, pour acter le lancement du projet et en détailler les prochaines étapes.
Quelques images de l’Assemblée des Archives : une mobilisation historique pour faire exister le centre des archives LGBTQI+ Paris Idf ! ✨🔥 pic.twitter.com/CbXN0qdpKO
— Collectif Archives LGBTQI+ (@LgbtqiArchives) January 24, 2023
Concernant le fléau du «chemsex» [consommation de drogues dans un but sexuel, ndlr], la ville est en discussion avec les sapeurs-pompiers, le procureur et la préfecture pour une meilleure prise en compte du phénomène et des formations spécifiques. Une deuxième campagne de prévention sera lancée cet été.
Les dix ans du mariage pour tous sont donc l’occasion pour Paris de mettre à l’honneur la communauté LGBT +. Avec 2 365 unions, Paris est la ville de France qui a célébré le plus de mariages de couples de même genre en dix ans.