Dédié au plaisir, le Festival de l’histoire de l’art qui se déroule à Fontainebleau du 4 au 6 juin fête sa dixième édition dans une ambiance de bacchanale avec plus de 300 chercheurs et artistes invitant le public à toucher, goûter, entendre et jouir de la vie, un festin de conférences et une orgie de films. Le Japon, invité spécial du festival, est à l’honneur. L’occasion d’entendre pêle-mêle Annette Messager, de rencontrer Kiyoshi Kurosawa, de boire un thé vert, de visiter le pavillon éphémère de Tsuyoshi Tane dans les jardins du château et… de découvrir les films de Momoko Seto. Dimanche 6 juin, la réalisatrice et plasticienne (née en 1980 à Tokyo) présente son œuvre en une séance éclair : cela dure à peine deux heures (1), et pour cause. Momoko Seto n’a pour l’essentiel réalisé que des clips déviants, des mini-films de SF et des documentaires courts. Ciselés comme des haiku (poèmes allusifs japonais), ces films présentent en commun de ne montrer que des choses ténues ou insignifiantes : les lèvres ourlées d’une huître, les ongles manucurés d’une hôtesse, la dentelle féerique des moisissures… Chaque petit détail prend les proportions indécentes ou troublantes d’un univers dans lequel des choses copulent ou s’entre-tuent sans que l’on sache très bien.
Un monde déviant
L’ambiguïté de ces images s’inscrit dans une tradition d’