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Violences

Pourquoi le #MeTooLesbien peine-t-il à éclore ?

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Cinq ans après #MeToo, une mobilisation dénonçant les violences entre femmes a émergé sur les réseaux sociaux fin octobre. Mais le mouvement peine à éclore, entre peur des récupérations antiféministes et LGBTphobes et difficultés pour les victimes à identifier ces violences.
Lors d'une manifestation contre les violences sexuelles à Paris, le 10 juillet 2020. (Rebecca Topakian /Libération)
publié le 3 novembre 2022 à 8h00

Il y a eu le #MeToo du cinéma. Du sport, des médias, de l’inceste, du théâtre, puis des gays. Cinq ans après le début du mouvement sur les réseaux sociaux, une autre parole se libère : celle des violences faites aux femmes par les femmes, donnant lieu au #MeTooLesbien depuis le 23 octobre. «Elle m’a forcée à faire mon coming out, isolée, rabaissée, insultée, frappée, violée et séquestrée. Il m’a fallu des années pour réaliser la gravité», peut-on lire dans un tweet. Une plateforme dédiée aux témoignages a également été créée. Mais la mobilisation peine à trouver son souffle : les victimes craignent les récupérations.

Solène (1), qui a subi des violences sexuelles et psychologiques durant sa première relation lesbienne, a longtemps hésité avant de livrer son témoignage, anticipant des retours antiféministes et lesbophobes. «Notre parole peut porter préjudice à une communauté qui souffre déjà beaucoup, insiste la jeune femme. On a l’impression que ce qui fait le plus de bruit, c’est la manière dont cela est récupéré plutôt que les enjeux que soulèvent le hashtag.» Sous son récit, un internaute a en effet profité du mouvement pour affirmer que les lesbiennes sont aussi violentes que les hommes dans un couple hétéro. Un autre instrumentalise son témoignage pour dénoncer les méfaits du «matriarcat».

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