Ces scènes se répètent, inlassablement, dans les tribunes des stades. Des chants homophobes ont encore une fois été entonnés dimanche 24 septembre lors du match PSG-OM. Sur un message publié sur Twitter (renommé X) par le collectif Rouge Direct, où figure un condensé filmé des propos discriminants ayant pu être tenus dans les tribunes, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) Olivier Klein s’est dit ce lundi 25 septembre «très choqué par [ces] insupportables chants homophobes».
Très choqué par les insupportables chants homophobes entendus au Parc des Princes lors du #PSGOM
— Olivier Klein (@OlivierKlein93) September 25, 2023
Avec la #DILCRAH, je vais saisir le club @PSG_inside et la ligue @LFPfr afin que des sanctions soient prises.
Nous étudierons aussi les possibilités de saisir la justice ! pic.twitter.com/fHoejuMLW1
«Avec la Dilcrah, je vais saisir le club PSG et la Ligue de football professionnel afin que des sanctions soient prises. Nous étudierons aussi les possibilités de saisir la justice», ajoute Olivier Klein. Ces chants auraient duré près d’un quart d’heure.
Non contente de contaminer les tribunes, la haine s’est aussi déplacée sur la pelouse du Parc des Princes en fin de match. Reprenant au mégaphone un chant de supporteurs, plusieurs joueurs du PSG ont tenu des propos haineux et sexistes.
Kolo Muani et Dembele qui chantent « Marseillais n*que ta mère » 😂😂#PSGOM pic.twitter.com/4XBTalpfMP
— 𝑨𝒍𝒆𝒙𝒊𝒊𝒔 ⚜️🇨🇷 (@Alexis92__) September 24, 2023
Interpellée par le collectif Rouge direct, selon RMC Sport, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a rappelé : «Peu importent la rivalité et l’enjeu, [les chants haineux et homophobes] doivent être combattus sans répit par les supporteurs, les acteurs de la compétition, les instances et les pouvoirs publics. Hier, ces chants ont gâché la fête au Parc. Il est urgent de les éradiquer de nos stades.» La commission de la LFP a été «saisie» et le PSG est enjoint «à déposer plainte pour identifier les auteurs et les traduire devant la justice, pour qu’ils soient sortis des stades». Le PSG et la LFP n’avaient pas réagi dans l’immédiat.
Interdiction de stade
Selon une enquête Ipsos publiée début septembre et menée avec la Fédération sportive LGBT+, 46 % des Français déclarent avoir déjà été témoins d’un comportement homophobe ou transphobe dans le milieu sportif. Toujours selon cette étude, moins d’un Français sur deux a le sentiment que «des choses sont faites pour lutter contre les LGBTphobies dans le sport» et plus de trois quarts (78 %) souhaitent que l’on «aille plus loin» sur cette question.
Le plan gouvernemental contre la haine anti-LGBT+, dévoilé cet été, prévoit que «pour toute personne qui sera condamnée par un tribunal pour propos homophobe dans un stade, nous allons travailler à faire en sorte que le juge prononce par principe une peine complémentaire d’interdiction de stade». Un dispositif adopté le 19 mai dans la législation, rappelle la ministre des Sports. Reste à sortir de la simple (et récurrente) indignation médiatique et que ces supporteurs soient condamnés.