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Les 400 culs

Recyclage de masques : de l’art qui en a dans la culotte

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Durant le confinement, alors qu’elle déprime, l’artiste Sayo Senoo se lance dans un projet absurde et érotique : elle ramasse les masques abandonnés dans la rue, à Paris, les désinfecte, en fait des culottes et se prend en photo avec.
Couverture du livre «The Used Face Masks» de l'artiste Sayo Senoo. (Sayo Senoo)
publié le 17 juillet 2021 à 10h26

Dans un recueil de photos intitulé The Used Face Masks – en vente sur Internet – l’artiste japonaise Sayo Senoo porte de suggestives culottes confectionnées avec des masques anti-Covid. «L’idée m’est venue après avoir vu, sur Internet, durant la période du confinement, deux photos humoristiques. L’une représentait une fille portant un masque au lieu d’une culotte et l’autre un homme portant une culotte au lieu d’un masque. A ce moment-là, je me sentais déprimée. Le rire ne m’a pas apporté de solution fondamentale dans cette situation incertaine, mais m’a encouragé à reprendre le chemin d’un travail créatif que j’avais presque abandonné. Avec ce livre, je veux partager mon rire, suite à une blague idiote, dégueulasse, sexuelle, vénéneuse et perverse de la culture underground japonaise [le slip porté sur la tête, ndlr], qui a peut-être été inventé par nos ancêtres afin de se relever et continuer à vivre après les régulières catastrophes naturelles qui frappaient le pays.»

Sayo Senoo (née en 1977 à Tokyo) vit en France depuis de nombreuses années. Les photos ont été prises chez elle, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). L’édition spéciale du livre est accompagnée d’un original de culotte-masque mis sous vide. Sur les photos (prises devant-derrière), «la femme c’est moi», dit-elle. Senoo aurait préféré que quelqu’un d’autr