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Interview

Réparations pour les personnes condamnées pour homosexualité : «Il vaut mieux une loi que rien du tout, mais ils ont fait le minimum»

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LGBT +dossier
Le Sénat a adopté un texte reconnaissant la responsabilité de l’Etat dans les condamnations homophobes qui pleuvaient entre 1945 et 1982. Du côté des victimes, on dénonce une proposition de loi certes symbolique, mais lacunaire.
Lors d'une manifestation de défense des droits des personnes homosexuelles, le 19 juin 1982 à Paris. (Philippe Wojazer/AFP)
publié le 23 novembre 2023 à 18h05

Le texte entendait réparer les erreurs du passé. Objectif manqué selon les victimes. Mercredi 22 novembre, le Sénat a adopté à l’unanimité la proposition de loi déposée par le socialiste Hussein Bourgi pour reconnaître la «responsabilité» de l’Etat français dans sa politique discriminatoire envers les personnes homosexuelles après le régime de Vichy. Mais le volet sur l’indemnisation des victimes a été rejeté par la majorité sénatoriale de droite. Entre 1945 et 1982 – date de la dépénalisation de l’homosexualité –, on estime que plus de 10 000 personnes auraient été condamnées en raison de leur orientation sexuelle. 90 % d’entre elles auraient été concernées par des peines de prison ferme. Daniel Lemoine, qui avait témoigné en 2022 dans Libération du climat de haine et de peur qui régnait au sein de la communauté homosexuelle dans ces années-là, reconnaît un texte hautement symbolique mais lacunaire.

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