Menu
Libération
«Tabou»

Sex-toys : les mecs toujours peine-à-jouir ?

Article réservé aux abonnés
LGBT +dossier
Masturbateurs, stimulateurs prostatiques, anneaux péniens… Ces dix dernières années, les jouets et accessoires sexuels pour les hommes se sont diversifiés sans forcément s’être démocratisés.
Sur le plan mondial, le marché du bien-être sexuel est évalué à un peu plus d’une trentaine de milliards de dollars. (Yuri Arcus/iStockphoto. Getty Images)
publié le 14 décembre 2021 à 12h28

Avez-vous déjà entendu parler du testicuzzi, littéralement, le jacuzzi pour testicules ? L’objet, censé détendre les roubignoles (et leur usager) selon ses concepteurs américains, est commercialisé depuis 2019 sur le Net (à côté d’une boisson, appelée – diantre – «jus de chatte»). Son principe ? Faire prendre un petit bain à bulles à ses roustons, pépouze. Ni plus ni moins. Soit, à vrai dire, tous les attributs du cadeau gag (beauf ?) d’enterrement de vie de garçon et vendu une soixantaine d’euros (quand même).

Car c’est bien le problème de ce genre de gadgets : le bien-être sexuel des hommes serait encore un sujet au mieux accessoire, au pire, risible. Et, par capillarité, le recours aux sex-toys, superflu pour prendre son pied. En France, une étude de 2020 de l’Ifop, réalisée auprès de 2000 personnes, a d’ailleurs établi que les hommes étaient un peu moins nombreux (50 %) que les femmes (52 %) à avoir utilisé un sex-toy au moins une fois au cours de leur vie. C’est certes beaucoup plus qu’il y a vingt ans, mais ils sont aussi bien moins nombreux à se dire prêts à utiliser un joujou seul (19 %), contrairement aux femmes (24 %) – mais aussi aux gays et aux bisexuels –, et plus nombreux à ne l’accepter que dans le cadre de leur couple (40 % contre 29 % de leurs partenaires).

«Le plaisir masculin est beaucoup plus tabou que le plaisir féminin, observe Patrick Pruvot, gérant du Pas