Chaussette arc-en-ciel autour d’une cheville, Tom s’élance sur le terrain de rugby. A 33 ans, le Londonien se sent «lui-même». Deux mots loin d’être anodins pour lui : avant de rejoindre les Stags, son équipe actuelle, il a toujours eu l’impression qu’il devait cacher qu’il était gay pour jouer. Comme un pied de nez à toutes ces fois où il a pensé qu’il n’était pas à sa place, il déambule sur les terrains du Centre national du rugby, à Marcoussis (Essonne). «C’est une fierté d’être ici, et de pouvoir me montrer tel que je suis vraiment.»
Ici, là où l’équipe de France s’entraîne, comme le sait tout grand fan de rugby, samedi 14 octobre, huit équipes de rugby LGBT-friendly s’affrontaient en marge de la Coupe du monde, avec le soutien de la Fédération française de rugby (FFR), pour un tournoi appelé la «Pride Rugby Cup». «Ce sont pour beaucoup des joueurs qui ont été discriminés dans leurs anciennes équipes à cause de leur orientation sexuelle. C’est important de montrer que le rugby doit être plus inclusif», dit Marie, l’une des bénévoles de l’équipe des Coqs festifs, les yeux tournés vers les sportifs en pl