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LGBT+

«Transmania» : la mairie de Paris dénonce «un discours de haine», le livre retiré des panneaux publicitaires

Le groupe JCDecaux a retiré des panneaux de la capitale une publicité pour le livre «Transmania», dans la foulée d’un courrier de la mairie socialiste dénonçant un «discours de haine».
Un affiche faisant la promotion du livre «Transmania» dans les rues de Paris. (Capture d'écran X)
publié le 17 avril 2024 à 19h26

«J’ai eu le malheur de découvrir, dans les rues de Paris, une série de publicités sur des mâts-drapeaux faisant la promotion du livre “Transmania”.» Dans un courrier adressé à Jean-Charles Decaux, patron du groupe d’affichage publicitaire éponyme, le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, a dénoncé ce mardi 17 avril la promotion sur des panneaux publicitaires de la capitale d’un livre propageant un «discours de haine» envers les personnes transgenres.

Sur l’affiche en question, le livre est présenté comme une «enquête sur les dérives de l’identité transgenre» qui «s’infiltre dans toutes les sphères de la société». Dans l’ouvrage, les deux autrices, Dora Moutot et Marguerite Stern, «connues pour leurs déboires transphobes», propagent «une nouvelle fois leur discours de haine», affirme Emmanuel Grégoire dans sa lettre. Les deux autrices se se sont fait connaître, dans le mouvement féministe, pour leurs critiques répétées des transitions de genre, qui leur valent plusieurs plaintes.

Les «excuses» de JCDecaux

Le groupe JCDecaux a aussitôt réagi, déclarant avoir déjà «procédé au retrait des affiches» en raison des «propos véhiculés sur le visuel, sur lequel la Ville de Paris nous a par ailleurs interpellés». Le visuel «est également contraire à notre charte de la déontologie de la communication extérieure», ajoute l’entreprise, qui présente ses «excuses» aux personnes «que ces affiches ont pu heurter».

«La transphobie est un délit. La haine de l’autre n’a pas sa place dans notre ville», a insisté sur le réseau social X Emmanuel Grégoire, demandant à JCDecaux «le retrait de cette publicité». «L’orientation sexuelle et l’identité de genre ne sont pas une idéologie», rappelle le socialiste, pour qui «la diffusion et la promotion de tels discours va à l’encontre des valeurs portées par la Ville de Paris». Kam Hugh, drag queen ayant participé à la première saison de l’émission Drag Race France, avait dénoncé dès mardi soir une «publicité ouvertement transphobe».

«Notre livre n’est pas transphobe, en aucun cas il ne prône la haine de l’autre et des personnes trans», a répliqué sur X Dora Moutot, pour laquelle il s’agit d’une «enquête sourcée», notamment sur «certains acteurs qui poussent les transitions de genre et en font des profits». Et la blogueuse de dénoncer «un acte de censure basé sur des suppositions plutôt que sur une analyse du contenu», ainsi qu’un «obscurantisme qui cherche à museler toute pensée critique».