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Les 400 culs

«Virtual Onanism», l’art de se masturber à l’insu de son plein gré

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Encourageant les spectateurs et spectatrices à se «toucher», l’œuvre interactive de Beatrice Gorelli, exposée à Genève, fonctionne comme un miroir de nos contradictions.
«Virtual Onanism», de Beatrice Gorelli, est visible au sein de l'exposition «Techno Romance». (Beatrice Gorelli)
publié le 7 mai 2022 à 9h06

Avant, les écrans étaient sans danger : on regardait des films pornos à la télévision. Maintenant, on les regarde sur des ordinateurs. Pas un mois ne passe sans qu’un inconnu affirme avoir piraté la caméra de votre appareil. Il prétend détenir les preuves que vous vous masturbez sur des images compromettantes. Si vous ne lui versez pas une rançon, il les enverra à vos proches et vos collègues. Bien que cette arnaque soit devenue la tarte à la crème des fraudes en ligne, on ne peut retenir un petit frisson. Parfois, on place un bout de scotch pour masquer la caméra. Même Mark Zuckerberg le fait, pourquoi pas vous ?

Qui vous regarde, qui vous écoute alors que vous matez les vidéos des pornstars Johnny Sins ou Dirty Tina ? D’après le rapport annuel de la plateforme gouvernementale dédiée à la cybermalveillance, les victimes de ce que l’on appelle «cryptoporno» ou «chantage à la webcam» représentaient en 2019 pas moins de 38% des plaintes enregistrées pour hameçonnage (phishing). En 2022, presque plus personne ne signale ce genre de fraude : trop déjà-vu. Bien que le chantage à la caméra piratée reste classé au cinquième rang des 47 formes de cybermalveillance répertoriées e