Zakir a déployé une petite tente bleue dans un coin du parc départemental de la Bergère, à Bobigny (Seine-Saint-Denis). A l’abri des regards des promeneurs et des agents de sécurité. Ils sont une centaine d’Afghans, comme lui, à avoir été expulsés par la préfecture d’un précédent campement à Pantin à la mi-mai pour des raisons sanitaires : plusieurs personnes étaient atteintes de la gale. Malgré les promesses de mise à l’abri, une trentaine d’exilés ont été remis à la rue quelques heures seulement après l’évacuation. Ils ont erré quelques jours en bordure de Paris avant de s’installer là, à Bobigny, à quelques kilomètres de la capitale. Sollicitée par Libération, la préfecture n’avait pas donné suite à nos demandes lundi.
Reportage
Dans l’ancien camp, à Pantin, où on a rencontré Zakir, 20 ans, il y a un mois, il rangeait ses affaires sous une petite toile. Dans un sac à dos, il conservait précieusement son équipement de foot : un short, un maillot et une paire de chaussures. Il avait espoir de trouver une équipe pour tuer le temps. Là-bas, les conditions de vie étaient précaires mais ils étaient bien entourés. Des associations leur rendaient régulièrement visite et la mairie avait fait installer des toilettes. Ils bénéficiaient aussi de l’eau courante et pouvaient prendre une douche dans le local d’une asso voisine. C’était le ramadan : tous les soirs, des musulmans passaient déposer de copieux plats.
«Pourquoi j’irais ailleurs ?»
Quand on retrouve Zakir à Bobigny lundi, toutes ses affaires tiennent dans une