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Silicon Valley: la valse rituelle des patrons

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Le cas Altman répond à un schéma typique dans la tech, où des fondateurs peuvent être débarqués du jour au lendemain. Steve Jobs ou Elon Musk en ont ainsi fait les frais.
Le «Théâtre Steve Jobs» au siège d'Apple, à Cupertino, en septembre 2017. (Jim Wilson/REA)
publié le 22 novembre 2023 à 21h19

La mythologie de la Silicon Valley s’est construite sur des frasques que l’on narre pour illustrer le caractère exceptionnel de cet écosystème. Ils entretiennent les fantasmes et l’idée qu’on y vit dans un monde où tout est possible – de la réussite la plus fulgurante à l’échec le plus dramatique. Les récents rebondissements entourant ces derniers jours OpenAI et l’un de ses fondateurs, Sam Altman, n’échappent pas à la règle. Bien d’autres illustres personnalités de cet univers particulier ont connu pareil sort avant lui.

On peut envisager chaque histoire d’une entreprise à succès du XXIe siècle de la Silicon Valley comme un drame en trois actes. Il y a d’abord la création, une sorte d’épiphanie technologique quasi divine impliquant un jeune geek ou un entrepreneur en sweat à capuche qui, dans son garage, conçoit une innovation à même de changer la face du monde (Steve Jobs, Mark Zuckerberg ou Elon Musk par exemple). Il y a la prophétie ensuite : dans les mois qui suivent le lancement de ladite technologie, le geek se mue en visionnaire, distil