La mythologie de la Silicon Valley s’est construite sur des frasques que l’on narre pour illustrer le caractère exceptionnel de cet écosystème. Ils entretiennent les fantasmes et l’idée qu’on y vit dans un monde où tout est possible – de la réussite la plus fulgurante à l’échec le plus dramatique. Les récents rebondissements entourant ces derniers jours OpenAI et l’un de ses fondateurs, Sam Altman, n’échappent pas à la règle. Bien d’autres illustres personnalités de cet univers particulier ont connu pareil sort avant lui.
On peut envisager chaque histoire d’une entreprise à succès du XXIe siècle de la Silicon Valley comme un drame en trois actes. Il y a d’abord la création, une sorte d’épiphanie technologique quasi divine impliquant un jeune geek ou un entrepreneur en sweat à capuche qui, dans son garage, conçoit une innovation à même de changer la face du monde (Steve Jobs, Mark Zuckerberg ou Elon Musk par exemple). Il y a la prophétie ensuite : dans les mois qui suivent le lancement de ladite technologie, le geek se mue en visionnaire, distil