Jacqueline habite au cinquième étage de la grande tour. Une ancienne de la cité. La retraitée a posé ses orteils en Seine-Saint-Denis à la fin des années 1970. Une éternité. Tout a changé : son mari a rejoint l’autre monde, ses deux enfants ont quitté la région parisienne et les voisins du passé ont déserté. Jacqueline la solitaire ne supporte plus les locataires au-dessus de sa tête. Une famille nombreuse pleine de marmots. Elle a écrit des courriers pour se plaindre du bruit. Des regards de travers dans les escaliers. Une sale ambiance. Gaoussou est le plus grand des voisins du dessus. «On ne lui parlait même plus. Il y a du bruit les samedis et les dimanches, surtout en hiver, on tente de faire attention mais comment veux-tu faire avec les enfants ?»
Le trentenaire parle au passé. Les choses ont changé dimanche 29 juin au matin. La mère de Gaoussou lui a demandé de frapper à la porte de Jacqueline. Elle a hésité à ouvrir. Il a insisté. Le voisin lui a proposé ses services en pleine canicule. «Je frappe à sa porte deux foi