Tous les articles du Libé des animaux, en kiosque les 8, 9 et 10 décembre, sont à lire ici.
Dans les allées ombragées du bois de Vincennes, le long du lac Daumesnil, retentit un aboiement qui fissure la quiétude de cette fin de matinée automnale. Darky, un croisé dogue argentin-labrador de 6 ans, compte bien manifester son mécontentement à un congénère croisé lors de sa balade quotidienne. «Il y a encore deux ans, une situation comme celle-là aurait pu me miner. J’aurais gardé en moi des émotions négatives. Aujourd’hui, j’ai appris à les gérer», analyse posément Loïc, le maître du colosse au pelage caramel, en le calmant. Deux ans qu’ils vivent ensemble, et clairement ces deux-là ont appris à se comprendre. «Darky a appris à me lire bien avant que moi je ne le lise», corrige le quadragénaire en souriant. La preuve ? En cas de sommeil agité, Darky pose sa tête sur son maître, pour l’apaiser. «Et si je pète un fusible, il me fait une léchouille. Ça me ramène au moment présent», poursuit-il.
«La réciprocité est centrale, à l’inverse du système de chien d’assistance»
Ancien infirmier au sein du service de santé des armées, âgé de 40 ans, Loïc a pris part au programme Arion, lancé en 2020 par la Cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre (Cabat). Au total, une quinzaine de personnes en ont déjà bénéficié. Rentré d’Afghanistan en 2011, Loïc a senti «le trouble s’installer insidieusement» chez lui, rongeant d’abord son s