Au départ, elle avait rejoint ce groupe Facebook pour «voir ce qu’il s’y disait». Finalement, Sandra (1), 32 ans, directrice d’une petite école dans les Pyrénées-Atlantiques, ne l’a jamais quitté. Cela fait près de six ans qu’elle fait partie du groupe «Direction d’école : un dirlo et une dirlette sont dans une galère…» qui rassemble 8 300 directeurs d’établissement public ou privé de toute la France. Depuis l’épidémie de Covid-19, cet espace est même devenu pour elle une «nécessité». «Déjà qu’on fait deux boulots en un, puisqu’on est à la fois directeur et enseignant, alors avec le Covid, on ne s’arrête jamais de travailler et on est épuisés», souffle-t-elle. Dans ce groupe où sont postées 50 à 150 publications par jour, chacune commentée entre 1 500 et 4 000 fois, elle échange beaucoup avec ses pairs sur les changements de protocole sanitaire, les courriers à envoyer aux parents… Elle y trouve des astuces qui font «gagner un temps fou» et surtout un soutien moral, «essentiel».
Et si c’était ça, l’un des tuyaux qui aident les profs «à tenir», à entretenir l’amour de leur métier ? Parmi eux, 83 % disent enseigner avec «plaisir», selon un sondage Ifop qui, dans le même temps, révèle la fragilité de la profession. Ainsi, quasiment un prof sur deux a déjà fait un burn-out. Pour