La météo marine annonce un vent de force 4. Ce n’est qu’une jolie brise et quelques rafales à moins de 20 nœuds. Le bateau publicitaire restera amarré pour la journée. «Ça moutonne et ça bouge un peu, analyse le capitaine Yves Planchais, depuis le port de Mandelieu. Il n’y a pas une grosse houle mais avec l’écran géant ça fait une sacrée prise au vent.» Depuis 2019, les jours de beaux temps, l’embarcation longe le littoral azuréen avec ses 32m2 de LED. Présenté au départ par Nice-Matin comme un «catamaran écolo et publicitaire», il est aujourd’hui accusé de «pollution visuelle» et suspendu à une possible interdiction. Son cas vient de remonter jusqu’à l’Assemblée nationale. Au moyen de la loi Climat et Résilience, le gouvernement veut proscrire «la publicité diffusée sur la mer territoriale au moyen d’une embarcation». De la même manière qu’il a déjà mis fin aux avions à banderole qui survolent les plages.
«Quand on fait de l’écologie, c’est sur terre et en mer»
A quai, le bateau publicitaire scintille. D’abord avec sa coque en aluminium, construite en France et élaborée sur mesure. Ensuite, grâce à son écran breveté qui bascule pour faire toujours face à la côte. Jean-Pierre Nevoret, le patron de Boatcom, l’entreprise qui a construit l’embarcation, allume le tableau électrique. Tournent en boucle des spots publicitaires pour des fenêtres, une radio locale, des équipements