«On va vers un affrontement.» C’est un CRS qui dit ça à un autre CRS. Il a fait dégager le passage à deux quinquas qui promenaient un yorkshire sur l’avenue Pablo-Picasso, à Nanterre (Hauts-de-Seine) mardi 27 juin. Un de ses collègues traîne vers un fourgon un gaillard menotté dans le dos, qui beugle : «Sur la tête de ma grand-mère j’ai pas dit ça !» et s’entend répondre : «Laisse ta grand-mère, va…» Puis ce sont deux de ses amis qui prennent à partie un autre CRS : «Mais il a fait quoi, il a dit quoi ?» «Outrage, rébellion.» «Il a rien fait sérieux, relâchez-le !» «Toi, tout à l’heure, tu m’as fait un doigt et je t’ai pas serré mais je t’oublie pas», conclut le CRS en repoussant le type de la main. Beaucoup de tension, oui, mais pour l’instant tout est calme dans le quartier Pablo-Picasso où habitait Nahel, 17 ans, tué le matin même par le tir d’un policier lors d’un contrôle routier.
«Ce soir, c’est les petits qui vont foutre le feu»
La scène s’est déroulée du côté de Nanterre-Préfecture et, toute la journée, les réseaux sociaux ont attisé les colères. «Assassinat», «La police tue», «Ils se prennent pour des cow-boys ici». Des vidéos de Nahel, rigolard, zigzagant en scooter ou filant en roue arrière sur une motocross, ont circulé. «Regardez,