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Rencontre

Tony Vairelles, la balle est dans son clan

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Condamné en première instance à trois ans de prison après une fusillade sur le parking d’une boîte de nuit en 2011, l’ex-attaquant du RC Lens, Lorrain au capital sympathie inébranlable, vient de sortir une autobiographie, «Balles au centre».
Tony Vairelles à Paris, le 1er juin. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 3 juin 2022 à 21h01

Autrefois, Tony Vairelles a été un attaquant costaud, doué et affamé. Il pourchassait les ballons dans tous les coins, arborait une nuque longue, lisait Pierre Bellemare et s’habillait comme ceux qui paient pour le voir jouer – tricots simples, chaussures qui ne brillent pas, vestes qui se chineraient dans une bonne brocante. En 1999, Téléfoot est allé le voir, à Lens, où il a laissé son empreinte la plus belle. Il a 25 ans, vit avec ses parents sans s’imaginer ailleurs, fait de la guitare devant son chien, s’illumine comme un lycéen romantique quand on lui parle de filles. Comment ne pas aimer un type semant l’impression d’aimer tout le monde ? Sa réputation est faite, et lui la polit : ce Lorrain bienheureux s’est peut-être gouré d’époque, mais il transpire de bonnes valeurs du passé, comme la sacralisation des anciens. Il signera un contrat confortable à Lyon, côtoiera huit fois l’équipe de France et échouera à la fin de sa carrière au FC Gueugnon, qu’il tente de racheter en famille en 2009. Ça foire dans toutes les largeurs. Les Vairelles dénoncent une vilaine arnaque, leurs détracteurs en Saône-et-Loire un clan gourmand. Tony Vairelles, 49 ans aujourd’hui, fils d’ouvrier, de HLM et fervent croyant, dit : «Vous avez vu, je n’ai que le foot et ma famille.»

Le 23 octobre 2011 lui redonne une place en grand sur les écrans. Une fusillade nocturne éclate sur le parking d’une boîte de nuit, les 4 As, pas loin de sa maison, en périphérie de Nancy. Bagarre, grabuge