Outre-Atlantique, la science est devenue une cible. Moins de deux mois après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les vagues de licenciements dans les centres de recherche ou agences fédérales, les coupes budgétaires et les cas de censure de publications scientifiques se multiplient. Ce vendredi 7 mars, des rassemblements sont prévus dans plusieurs pays et plusieurs villes de France, en soutien au mouvement américain émergent Stand up for Science. Le pédiatre et professeur en immunologie Alain Fischer, président de l’Académie des sciences, revient sur les conséquences de cette purge sur la recherche médicale aux Etats-Unis et dans le monde.
L’agence fédérale américaine en charge de la recherche médicale, les National Institutes of Health (NIH), devrait subir des coupes drastiques dans ses financements, comme les universités. Comment réagissent vos collègues outre-Atlantique ?
C’est un mélange de sidération, de peur et de révolte. Les jeunes sont en première ligne : les étudiants en thèse, ceux qui voudraient en commencer une et les postdoctorants. La situation est plus difficile pour eux parce qu’il y a une réduction – indirecte pour l’instant – des financements. Aux Etats-Unis, les universités financent entre 50 et 80 % du contrat attribué au chercheur. Dans un contexte où les universités sont déjà fragilisées, de telles coupes signifient la suspension des thèses ou des projets de création d’équipes de recherch