Passée la sidération, l’heure est, pour les autorités sanitaires françaises, à la mesure concrète des conséquences de la saignée opérée par Donald Trump dans le monde scientifique. Depuis son entrée en fonction le 20 janvier, le locataire de la Maison Blanche a annoncé la fin de sa participation financière à Onusida, la suspension de plus de 90 % des financements de programmes à l’étranger par l’agence américaine de développement (USaid) et donc le gel du financement du «Plan d’urgence du président pour la lutte contre le sida» (Pepfar). La Cour suprême des Etats-Unis a beau s’y être opposée début mars, sommant l’administration Trump de reprendre les versements, actuellement, l’incertitude règne.
C’est dans ce profond climat anti-sciences que s’est tenue, du 9 au 12 mars à San Francisco, la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI), un rendez-vous scientifique incontournable en matière de lutte contre le VIH, les hépatites et les infections opportunistes. «Nous avons été frappés par le nombre de prises de parole annulées, soit parce que les auteurs ne v