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Libération
Reportage

Un an après la mort de Thomas à Crépol, des habitants de Romans-sur-Isère s’engagent «pour prendre du recul sur les stéréotypes racistes»

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Ateliers, conférences, interventions… Professeurs et acteurs de la vie sociale et culturelle œuvrent pour recréer du lien dans une population marquée par plusieurs morts violentes dans la région ces derniers mois, après celle de Thomas Perotto, instrumentalisée par l’extrême droite.

A Romans-sur-Isère le 22 novembre. Isabelle Coutant, sociologue et Yvon Atonga, frère de Wilfrid, tué en 2016 à Goussainville, auteurs du livre «Petit frère, comprendre les destinée familiales», lors d'une rencontre avec des élèves du collège Lapassat. (Bruno Amsellem/Libération)
ParMaïté Darnault
envoyée spéciale à Romans-sur-Isère (Drôme)
Publié le 30/11/2024 à 8h37

Elle se présente comme «une historienne du temps présent». Lui, comme un rescapé des «embrouilles du quartier», qui a su «prendre de la distance avec la rue, aller à la bibliothèque, faire plus [ses] devoirs». Isabelle Coutant est sociologue au CNRS ; Yvon Atonga, cadre à la SNCF et responsable associatif. A quatre mains, ils ont écrit le livre Petit Frère, pour retracer la trajectoire tragique de Wilfried Atonga, le cadet d’Yvon abattu à 36 ans lors d’un règlement de comptes. Un récit d’assignation sociale, de violence et de deuil, qu’ils ont présenté vendredi 22 novembre à deux classes de 4e du collège Lapassat de Romans-sur-Isère, classé en Réseau d’éducation prioritaire (REP). Ces élèves ont vécu aux premières loges les drames qui ont marqué l’année passée cette cité ouvrière de la Drôme (33 000 habitants).

Depuis la mi-octobre, un nouveau collectif d’extrême droite, Justice pour les nôtres, a inondé de tracts Romans-sur-Isère, appelant à une marche commémorative ce samedi 30 novembre. Afin de surfer sur un nouvel enterrement, celui de Nicolas Dumas, rugbyman du même club que Thomas Perotto, fauché le 1er novembre par une balle perdue en Ardèche. Au printemps, une autre mort avait suscité moins d’engouement cathodique : le 9 avril,