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Intempéries

Orages et inondations : le Vieux-Port de Marseille inondé, 12 départements en vigilance orange

Des forts cumuls de pluie s’abattent ce mercredi 4 septembre sur plusieurs départements du pourtour méditerranéen, dont le Var et les Alpes-Maritimes. De lourds dégâts pourraient découler de ce nouvel «épisode méditerranéen», un phénomène météo courant dont l’intensité augmente avec le réchauffement climatique.
Sur le Vieux-Port de Marseille, le 4 septembre 2024. (Olivier Monge/MYOP pour Libération)
publié le 4 septembre 2024 à 13h35
(mis à jour le 4 septembre 2024 à 17h32)

Le Vieux-Port est sous l’eau. Alors que 12 départements sont placés en vigilance orange ce mercredi 4 septembre pour des risques d’orages violents et de fortes précipitations, Marseille a en partie les pieds dans l’eau. France Bleu Provence, évoque des «pluies diluviennes», avec «des cumuls de pluie de l’ordre de 50 mm en une heure» se sont déjà abattus ce mercredi après-midi sur la préfecture des Bouches-du-Rhône. «Le Vieux-Port au bas de la Canebière est totalement inondé», rapporte La Provence.

Conséquence : de nombreux axes routiers sont fermés et la circulation perturbée. Le préfet de la région appelle «à la vigilance de chacun et demande une attention particulière aux automobilistes». Le Delta Festival, où devaient notamment jouer Justice, Julien Granel et Caravan Palace, a également dû annuler sa soirée d’ouverture «pour garantir la sécurité de tous», ont annoncé ses organisateurs sur Instagram, tandis que des restaurants sur le Vieux-Port ont aussi été inondés.

Une large partie de la France, du Sud-Est au Centre, est concernée par ce risque d’intempéries entre ce mercredi et jeudi. Autour de la Méditerranée, Météo-France alerte sur des «épisodes de pluies localement intenses nécessitant une vigilance particulière». Concernant l’Auvergne et la Bourgogne, l’organisme s’attend à des «épisodes de fortes précipitations occasionnant d’importants cumuls sur des surfaces étendues, nécessitant une vigilance particulière».

Un scénario qui fait dire aux prévisionnistes qu’un «épisode méditerranéen» – caractérisé par de très fortes précipitations sur une durée très courte – se met en place, notamment en raison de la présence d’une goutte froide descendue du Royaume-Uni, qui devrait entrer en conflit avec l’air chaud et humide de la Méditerranée, explique Météo France.

Ce conflit de masse d’air créerait alors «une situation typique» de ce phénomène météorologique qui se produit de façon privilégiée en automne, de septembre à mi-décembre, lorsque la mer est encore chaude. Lors de cet épisode, qui peut survenir plusieurs fois par an, «l’équivalent de plusieurs mois de précipitations tombe alors en seulement quelques heures ou quelques jours, ce qui peut être dangereux et provoquer localement de lourds dégâts», explique Météo-France.

«Cet épisode méditerranéen est le premier de l’année», avance aussi Adèle Luy, prévisionniste à Météo France. Si l’experte affirme à Libération que ce phénomène n’est pas de plus en plus courant, elle relève toutefois que «son intensité augmente avec le dérèglement climatique et l’augmentation des températures».

Selon l’institut météo, des précipitations intenses «dépassant les 200 mm d’eau en une journée» peuvent être observées, et alors provoquer des inondations par ruissellement et par débordement des cours d’eau, des glissements de terrain, des coulées de boue et de débris. Des conséquences similaires aux épisodes cévenols, spécifiques au secteur des Cévennes, et un cas particulier de l’épisode méditerranéen.

Mise à jour : à 17h31, avec les inondations en cours à Marseille.