Perseverare diabolicum dit-on en latin, que l’on traduit par «persévérer est diabolique». L’adage pourrait bien s’appliquer au pape François. Réputé être plutôt gay friendly, le vieux jésuite argentin, âgé de 87 ans, semble saisi ces temps-ci d’une irrépressible rage homophobe à l’encontre de son propre clergé. Le nouveau crash papal a eu lieu mardi 11 juin devant un parterre de prêtres du diocèse de Rome qu’il rencontrait à l’Université pontificale salésienne, dans le quartier de Monte Sacro.
D’après l’agence italienne Ansa, le premier média à révéler les propos du pape, François aurait lâché qu’au Vatican, il y avait une «atmosphère» de «frociaggine», un terme vulgaire de l’argot romain. Qui donne lieu depuis le 20 mai à des tas d’essais de traduction en langue de Molière, allant de «petite pédale» à «tapette», en passant par «tarlouze». Bref, un langage homophobe. Mais aussi difficile a priori à imaginer dans la bouche d’un pape, plutôt habitué à prononcer publiquement des sermons et des bénédictions.
De précédentes excuses
«Quand il a dit ce mot, tout le monde a sursauté en se disant : “Ça y est, ça repart”», relate le correspondant au Vatican du quotidien catholique la Croix, qui a interrogé des témoins ayant assisté à la scène. Car François n’en est pas à son premier dérapage. Devant les évêques italiens réunis à huis clos le 20 mai, le pape avait signifié qu’il y avait trop de «tapettes» dans les séminaires catholiques. Les deux grands quotidiens italiens le Corriere della Sera et la Reppublica avaient volé au secours du pontife, estimant l’un et l’autre que c’était sans doute une méconnaissance de la langue italienne qui avait précipité cette gaffe.
Dans la foulée, le Vatican avait publié un communiqué exprimant les excuses du pape. Depuis, François avait trouvé l’occasion de dire qu’il fallait, bien sûr, accueillir les séminaristes homosexuels. Bref, la maison, tant bien que mal, avait remis de l’ordre. Il est bien difficile de trouver, cette fois-ci, de quelconques excuses au pape. Hormis celle de son âge et d’un éventuel début de problèmes cognitifs ? Ce qui ne va pas non plus manquer d’inquiéter au moment même où les listes des favoris à sa succession s’élaborent et les tractations pour le prochain conclave ont commencé.
Relatant par le menu la rencontre de mardi, le site d’informations du Vatican, «Vatican News», a omis pieusement d’évoquer les propos homophobes du pape. Il n’empêche. Chacun va désormais guetter anxieusement la prochaine bourde. Invité par le G7 qui a lieu à Borgo Egnazia dans les Pouilles, François est censé intervenir sur l’utilisation de l’IA vendredi, devant les dirigeants de la planète. La honte au front ?