Fin 2024, XXe arrondissement de Paris. La petite salle du restaurant Wupisi, qui propose une cuisine franco-comorienne, n’a toujours pas désempli. Pas de clients en chair et en os, mais des monceaux de cartons et de sacs de courses qui s’entassent, grignotant les derniers mètres carrés déjà difficilement circulables. Ghalil Achiraffi, le gérant, l’affirme : les communautés mahoraise et comorienne de métropole ont l’habitude de se serrer les coudes. Mais lorsqu’il a lancé, mi-décembre après le passage du cyclone Chido à Mayotte, un appel aux dons sur les réseaux sociaux, il était loin de s’attendre à un tel afflux. Au début, comme beaucoup, il a tout pris, avec «quand même cette impression un peu désagréable que les gens essayaient surtout de refourguer leurs vieilles fringues». Très vite, en voyant que les autres organisateurs de collectes n’hésitaient pas à procéder ainsi, il a cantonné les dons aux produits d’hygiène.
A Bordeaux (Gironde), l’entreprise d’import-export de Biscaï Ibrahim travaille principalement avec Mayotte, d’où l’homme est natif. Après le passage de Chido, il a proposé de centraliser les dons et d’offrir leur expédition jusqu’à l’archipel de l’océan Indien en remplissant l’