Ils tapent des pieds, se frottent les mains dans l’espoir de se réchauffer, certains agitent impatiemment le document imprimé qui certifie leur inscription. Il est près de 20 heures ce jeudi 9 janvier et la queue est encore longue. On entre au compte-goutte à la Maison de la Mutualité, dans un cinquième arrondissement de Paris protégé par un important dispositif policier. 1 500 personnes sont attendues à la soirée organisée conjointement par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et Charlie Hebdo, en hommage aux victimes des attaques djihadistes de janvier 2015. Deuxième phase d’une journée entamée à midi par une cérémonie devant l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, où quatre personnes avaient été assassinées dix ans plus tôt.
«Je ne suis pas juive, mais ces jours de janvier 2015 m’ont particulièrement heurtée», se souvient Laurence, venue exprès de Rouen. Les larmes aux yeux, elle s’éclipsera après le premier débat. «Mais c’est Manuel Valls !» chuchote Pascal à sa femme,