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Usage des écrans chez les jeunes : «Je peux y passer toute la journée sans m’en rendre compte»

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Alors que l’exécutif cherche la parade pour limiter les écrans chez les plus jeunes, des adolescents racontent un quotidien envahi par les téléphones et les ordinateurs.
Deux frêres dans des lits superposés sont devant des écrans avant de s'endormir. L'un est sur un ordinateur portable et l'autre au dessus un téléphone portable (Antoine DUMONT/Antoine Dumont)
par Hugo Forquès
publié le 16 mars 2024 à 8h30

Un groupe d’ados, originaire de Seine-Saint-Denis, vient de finir un match de volley, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Ils ont entre 15 et 17 ans. A peine sortis du complexe sportif, deux d’entre eux ont déjà les yeux rivés sur leur téléphone. Chahine a même sa Nintendo DS vissée dans la main droite. Le lycéen, 17 ans, l’affirme sans détour : «Je suis habitué aux écrans pour me divertir.» Parfaitement conscient de son rapport déraisonnable aux écrans, le jeune homme range sa console pour exhiber son téléphone. Un smartphone dernière génération, flambant neuf. «Je le sors pratiquement tout le temps», affirme-t-il. Dans les réglages, il peut voir des statistiques sur son temps d’écran. Chahine grince des dents : «Je suis à sept heures par jour en moyenne, ça fait beaucoup.» Le petit groupe reconnaît que c’est bien au-dessus des standards. Selon un sondage Ipsos de 2022, les 13 ans et plus passent en moyenne près de dix-huit heures par semaine sur des écrans.

Avec eux, Cédric, en terminale au lycée La Salle de Saint-Denis, confie que les écrans influencent son sommeil. «Quand je suis sur TikTok, je ne vois pas passer le temps et ça décale l’heure à laquelle je m’endors», assure-t-il, un écouteur Bluetooth dans l’oreille gauche. Le plus jeune, Alex, 15 ans, prend part à la discussion, pour évoquer les conséquences néfastes des téléphones et ordinateurs en matière de liens amicaux. Le collégien se décrit parfois comme «aspiré» par son télép