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Reportage

Usine en feu près de Rouen : «Faut un incendie comme à Beyrouth pour comprendre ?»

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Incendie de l'usine Lubrizol à Rouendossier
Lundi, un bâtiment de Bolloré Logistics s’est enflammé à Grand-Couronne, sans faire de victime. Encore traumatisés par la catastrophe de Lubrizol, les salariés et les habitants alentour interpellent les pouvoirs publics.
Les ruines fumantes de l’usine Bolloré Logistics contenant 8 000 batteries au lithium, près de Rouen mardi à Grand-Couronne (Seine-Maritime). (Denis Allard/Libération)
publié le 17 janvier 2023 à 20h50

Quand il est arrivé à proximité de l’entrepôt encore fumant, depuis un chemin de terre boueux, le marcheur a planté ses bâtons, ouvert grand les bras et reniflé l’air. Les vapeurs de brûlé, âpres et dégoûtantes, qui s’échappent du site situé à Grand-Couronne, dans la banlieue industrielle de Rouen (Seine-Maritime), ne l’effraient pas. Le vent vient du nord et lui est clément, assure-t-il. Retraité, l’homme a travaillé dans la production de matériel sidérurgique. Sa boîte était à la colle avec Lubrizol. Il se pose encore quelques instants devant l’entrepôt éventré et considère : «Sans tous ces sites industriels, y aurait moins d’emplois. Si on veut vivre sans risque, faut aller dans le Larzac.»

Le feu a surgi lundi aux alentours de 16h30. Dans toutes les mémoires défilent les images de l’incendie de l’usine Lubrizol, survenu en septembre 2019, à une poignée de kilomètres de là. Cette fois, c’est un bâtiment industriel, loué par Bolloré Logistics qui est touché. A l’intérieur dorment quelque 12 000 batteries au lithium, hautement inflammables. Les flammes se propagent dans deux autres entrepôts : celui du groupe Distri Cash qui contient «environ 70 000 pneus.» Et le dernier, occupé par la société Ziegler abritant des «textiles et des palettes». Il est environ 6 heures du matin quand les 137 pompiers mobilisé