En fin de journée au centre de vaccination Europe, dans le IXe arrondissement de Paris, la file d’attente s’allonge. Attirés par le bouche-à-oreille, ils sont nombreux à espérer recevoir une dose de Pfizer ou d’AstraZeneca… même sans rendez-vous. En dessous des critères d’âge et en bonne santé, ils contournent les règles en vigueur pour se faire vacciner contre le Covid-19. Du côté des soignants, l’arbitrage entre le respect du protocole et la volonté de vacciner le plus grand nombre se révèle, lui, ardu. Entre copinages occasionnels et franche volonté de ne pas perdre de doses, certains professionnels tranchent et vaccinent hors des clous.
Pour l’heure, si les témoignages de vaccinations souterraines s’accumulent, la campagne ne reste officiellement ouverte qu’aux Français de plus de 75 ans et à ceux de 50-69 ans atteints de comorbidités (avant un élargissement ce week-end), répertoriées dans la liste dressée par le ministère de la Santé. L’ampleur de ce phénomène, encore récent, n’a pas été évaluée par la Direction générale de la santé (DGS).
Ligne jaune
La cinquantaine, Laure et François ne «craignent pas spécialement le virus». C’est le texto d’un ami qui les a décidés à passer le cap. Agé de 47 ans et sans comorbidités, ce proche leur a transmis les coordonnées du centre Europe où il a pu, sans re