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Inauguration

2 000 ouvriers, 42 000 mètres carrés nettoyés… Les chiffres clés du chantier de Notre-Dame de Paris

L'incendie de Notre-Dame de Parisdossier
Cinq ans après le début des travaux de reconstruction, la cathédrale se prépare à accueillir de nouveau le public. A la veille d’une inauguration en grande pompe, retour chiffré sur une restauration hors-norme.
Lors des travaux à l'intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2022. (Bertrand Guay/AFP)
par Hugo Bachelet
publié le 7 décembre 2024 à 6h35

1 000 heures

C’est le temps qu’ont passé les ferronniers sur la croix du chevet, au sommet de l’abside de la cathédrale. Dessiné par Viollet-le-Duc, l’ouvrage de 12 mètres, réchappé des flammes, nécessitait un important travail de restauration. Depuis le 24 mai, elle a été remontée à 40 mètres du sol, achevant ainsi le chantier de la voûte du transept.

20 km de bois et 1 200 chênes

Pour reconstruire la «forêt», le surnom de la charpente de Notre-Dame, 20 km de bois ont été équarris à la hache par une soixantaine d’artisans pendant 9 500 heures. Le savoir-faire, hérité du XVIIe siècle, est rare, la plupart des charpentes de l’époque ayant disparu ou été modifiées. L’équarrissage à la hache garantit la solidité des poutres, les plus longues mesurant jusqu’à 16 mètres. Quelque 1 200 chênes triés sur le volet ont été nécessaires pour reconstruire la charpente de la cathédrale (2 000 pour la totalité du chantier). Cela ne représenterait, en fait, qu’une infime part de la chênaie française : 0,02 % des chênes abattus en France chaque année.

338 086 bienfaiteurs

Ils sont près de 340 000 à avoir participé au financement du chantier, issus de 150 pays. Les Américains caracolent en tête des donateurs étrangers avec plus de 60 millions de dollars. Au total, 846 millions d’euros ont été collectés. Toutefois, c’est une poignée de nantis et leurs entreprises qui ont réglé le plus gros de la facture : Bernard Arnault et la famille Bettencourt Meyers ont chacun déboursé 200 millions.

42 000 mètres carrés

Les murs, les voûtes et les peintures ont été entièrement nettoyés, révélant la blondeur de leurs pierres. Les 42 000 mètres carrés n’ont pas été passés à la brosse : une couche de latex liquide a été projetée, puis décollée, décapant ainsi quelques siècles de crasse. Bien qu’épargnées par l’incendie, les 24 chapelles font elles aussi peau neuve et retrouvent l’éclat de leurs couleurs.

1 poète disparu

A la fin de l’année 2022, des recherches archéologiques préventives avaient exhumé deux sarcophages de plomb. L’épitaphe de l’un avait permis de reconnaître le chanoine Antoine de la Porte, le second ayant été identifié comme étant probablement Joachim du Bellay, éminent poète du XVIe siècle. La dépouille de l’auteur des Regrets était recherchée depuis plus de cinq cents ans. Christophe Besnier, l’un des responsables des fouilles sur le chantier, se montre prudent et estime qu’il «reste des doutes» sur l’identité du corps.

8 000 tuyaux d’orgue

Le grand orgue, petit miraculé, avait été épargné par les flammes, mais encrassé par la suie et les poussières de plomb. Les 8 000 tuyaux — les plus petits faisant la taille d’un rouge à lèvres, les plus grands frisant les 5 mètres, ont été déposés pour être nettoyés et restaurés par onze facteurs d’orgue. Six mois ont été nécessaires pour qu’il retrouve son harmonie : une trentaine d’artisans se sont activés pour lui rendre la justesse de ses tonalités.

2 000 ouvriers, compagnons et artisans

Ce sont au moins 2 000 personnes et 250 entreprises qui ont pris directement part aux travaux de Notre-Dame. Pendant cinq ans, une vingtaine de corps de métiers, et au moins autant de nationalités, se sont croisés chaque jour sur ce chantier hors norme : carrier, archéologue, dinandier…