Dans le cimetière de Levallois-Perret, on peut difficilement la manquer. Après avoir franchi le monumental portail d’entrée, il faut prendre tout droit dans l’allée principale, jusqu’au rond-point central, où elle a l’honneur d’avoir pignon – à l’instar du caveau de la famille Balkany. La tombe de Louise Michel s’élève là, en bordure du carré 20 : monument de granit anthracite encerclé de fleurs évidemment rouges, que surmonte un buste de bronze aux traits de l’«héroïque combattante de la Commune de Paris». Gravé dans la roche, cet intitulé guerrier contraste avec le sourire doux de la sculpture et, plus encore, le collier de coquillages qui l’orne ce matin-là.
«Des hommages de particuliers comme celui-là, il y en a souvent, assure Isabelle Prigent, la conservatrice du cimetière. On les laisse généralement en place. Bon, une fois il y avait une affiche de la Commune qui avait été collée, la pluie avait fini par la faire partir en lambeaux, on a fini par la retirer… Disons qu’on laisse tant que ça ne nuit pas à l’état général de la tombe.» Son entretien incombe à la municipalité. Et ce a priori pour l’éternité, puisqu’une délibération prise en 1920 lui a attribué une concession perpétuelle.
Le dernier voyage de la «Vierge rouge»
A l’époque, Levallois-Perret est un bastion socialiste, maillon de la ceinture rouge parisienne dominé par l’industrie automobile. Le cimetière est alors bordé