Marseille, ville maudite parmi d’autres, c’est le sujet du prochain livre (1) de Nicolas Maisetti, docteur en science politique, qu’il a codirigé avec Cesare Mattina, sociologue à l’université d’Aix-Marseille. A la veille du plan que doit annoncer Emmanuel Macron pour venir au secours de Marseille, le chercheur analyse l’état d’une ville en proie à «des difficultés réelles et fortes», et qui charrie clichés, fantasmes et mauvaise réputation.
Des plans pour sauver Marseille, il y en a eu beaucoup…
Ce qu’on entend ces jours-ci est en effet terriblement similaire à ce qui avait été lancé en 2012 par Jean-Marc Ayrault. Même contexte, après un été qui avait vu une recrudescence des règlements de compte, même scénario, avec un déplacement de ministres, et un appel à faire de Marseille, sinon une cause nationale, en tout cas une affaire d’Etat. D’abord, à l’époque, sur la sécurité, avec 200 policiers supplémentaires et surtout la création d’une préfecture de police de plein exercice comme à Paris. Le deuxième élément, c’était la métropole qu’il avait fallu créer et imposer comme un interlocuteur dans une approche globale des problèmes de la ville. Cette fois-ci, c’est le président de la République qui se déplace et le projet semble se recentrer autour des compétences municipales, avec la question des écoles et plus généralement des moyens donnés à la mairie. Si on s’en tient à l’idée que c’est le développement économique qui permet de sortir de la pauvreté et donc d’enr